#5 La carence des noms
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#5 La carence des noms
#5. De la carence des noms dans un dialecte
On peut soutenir qu'une langue régionale comme le normand (mais c'est vrai aussi du gallo, du picard) se distingue formellement du français par la difficulté qu'elle éprouve à nommer ou caractériser 1) les nouvelles techniques, les nouvelles modes ou les choses de la ville, 2) certaines formes d'abstraction. Par contre, elle se rachète par sa grande richesse lexicale et son utilisation des métaphores. Voir les discussions sur Les expressions métaphoriques, Difficile à traduire ! etc...
Une autre caractéristique du normand, si on le compare au français, est la façon dont il s'exprime essentiellement par des verbes. Un exemple : cherchez dans un dictionnaire le verbe "regarder". Le choix est riche: admiraer à guetti, argardaer, arluqui, avincllaer, chauvi de l'u, éblleuaer, ébllairaer, étchurolaer, erluuqui, gognaer, guetti, guetti à gar, guetti veî, guichi, jumelaer, leunaer, limaer, lurqui ou luuqui, miraer, mirotaer, remiraer, sorobinaer, etc... Mais si vous cherchez le nom "regard", la liste est beaucoup moins longue, n'est-ce pas ? La grande majorité des verbes cités ci-dessus n'ont pas de formes nominales correspondantes.
Un deuxième exemple: l'expression de la colère. Aucune difficulté lorsqu'on passe par les verbes: s'érupaer, mountaer fo, s'éviolaunchi, se fâchi, se fierci (fiéri), lâqui sa flleume, se mâtaer, se mountaer, affolaer etc... Mais comment dit-on "la colère", et comment passer par les noms ?
Pensez à la tristesse, à l'amour, à l'impatience.... Les gens qui écrivent en normand nous disent que leurs hésitations portent beaucoup plus souvent sur l'expression par le nom.
Counvenaez-vous ? Cha vous arrive-t-i de péqui en trachaunt eun noum et de passaer par le verbe ?
On peut soutenir qu'une langue régionale comme le normand (mais c'est vrai aussi du gallo, du picard) se distingue formellement du français par la difficulté qu'elle éprouve à nommer ou caractériser 1) les nouvelles techniques, les nouvelles modes ou les choses de la ville, 2) certaines formes d'abstraction. Par contre, elle se rachète par sa grande richesse lexicale et son utilisation des métaphores. Voir les discussions sur Les expressions métaphoriques, Difficile à traduire ! etc...
Une autre caractéristique du normand, si on le compare au français, est la façon dont il s'exprime essentiellement par des verbes. Un exemple : cherchez dans un dictionnaire le verbe "regarder". Le choix est riche: admiraer à guetti, argardaer, arluqui, avincllaer, chauvi de l'u, éblleuaer, ébllairaer, étchurolaer, erluuqui, gognaer, guetti, guetti à gar, guetti veî, guichi, jumelaer, leunaer, limaer, lurqui ou luuqui, miraer, mirotaer, remiraer, sorobinaer, etc... Mais si vous cherchez le nom "regard", la liste est beaucoup moins longue, n'est-ce pas ? La grande majorité des verbes cités ci-dessus n'ont pas de formes nominales correspondantes.
Un deuxième exemple: l'expression de la colère. Aucune difficulté lorsqu'on passe par les verbes: s'érupaer, mountaer fo, s'éviolaunchi, se fâchi, se fierci (fiéri), lâqui sa flleume, se mâtaer, se mountaer, affolaer etc... Mais comment dit-on "la colère", et comment passer par les noms ?
Pensez à la tristesse, à l'amour, à l'impatience.... Les gens qui écrivent en normand nous disent que leurs hésitations portent beaucoup plus souvent sur l'expression par le nom.
Counvenaez-vous ? Cha vous arrive-t-i de péqui en trachaunt eun noum et de passaer par le verbe ?
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